Les derniers mois passés en résidence de recherche et d’expérimentation à la Cité des Arts de La Réunion ont été trés riches.

Parmi de multiples expérimentations autour de la thématique des ruissèlement et des érosions, j’ai pu découvrir un processus utilisant la capillarité et permettant de créer des patterns communs au minéral et à l’organique. Il s’agit de manipulations de peinture à l’huile, fortement diluée à la térébenthine, sur des surfaces lisses (verre, dibond, plexiglass). J’utilise différents outils qui permettent de guider le comportement mécanique naturel du fluide pour obtenir des motifs et des structures aux caractéristiques naturelles, communes à l’organique et au minéral.

Cette corrélation entre les formes du vivant et de l’inerte et l’émotion intense qu’elles produisent sur le public me rappelle le concept de “sentiment océanique” décrit par Romain Rolland : cette sensation de ne faire qu’un avec l’univers.

J’ai orienté ma recherche dans la direction des paysages naturels de La Réunion, pour suivre l’axe que je m’était fixé. Il en est apparu des images fantastiques dans lesquelles les mondes se mélangent : univers tropicaux sous marins, forêts, montagnes, déserts volcaniques.

J’ai ainsi produit la série Térébenthine, exposée aux côtés du précédent projet 22% dans Paysage intérieur au centre d’art visuels La Friche, à la Réunion.

La série de petits formats est présentée avec une forme de chronologie, d’évolution progressive, évoquant un déplacement, une transformation du paysage : un voyage.