Tromelin est un îlot d'a peine un kilomètre carré, 700m de long. Une île de naufragés, de voyages épiques et désastreux, d'improbable, de science, de recherche, de questions. L’île est inaccessible.

Les missions d’occupation du territoire, de recherche et de conservation écologiques y sont organisées par les TAAF, les Terres Australes et Antarctiques Françaises. L’équipe de 3 à 5 personnes est renouvelée tous les 3 mois. Il n’y a pas de résidence artistique. Je pars en tant qu’infirmière pour la dernière relève de 2023.

Tromelin est inconnue, mystérieuse, isolée, hostile... un endroit parfait pour questionner l'accessible et l'inaccessible, le perceptible et l'imperceptible, les dimensions, la fluidité du temps, les réalités multiples, la danse des possibles.

 

" Il y a les vivants, les morts, et ceux qui vont sur la mer. ", je navigue avec Schrödinger.

 

Décohérence est une invitation à l’inaccessible : un exposition à Tromelin.

Elle prend la forme d’une série de cartons d’invitations. 86 estampes réalisées à partir de 3 matrices, produites durant mon séjour sur l’îlot. Les cartons indiquent le lieu et la date de l’exposition. Une illustration de bernard-l’hermite habille le carton : créature emblématique de l’île, allégorie de la solitude insulaire et de l’a disparition.

Les cartons sont postés depuis le Marion Dufresne où une tradition de tampographie et de philatellie perdure. Les invitations entrent ainsi dans un voyage temporo-spatial postal, au grès de la rotation du navire, des aléas de la poste et des intermédiaires. Une partie des cartons est arrivée à destination, une autre a choisi sa propre direction.

 

La décohérence quantique est une théorie qui cherche à résoudre le paradoxe du chat de Schrödinger et postule que l’acte d’observation provoque la sélection d’une réalité parmi d’autres.

En l’absence de public, l’exposition inaccessible Décohérence pourra et ne pourra pas avoir lieu.